Académie troyenne d'études cartophiles

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Commission Histoire et Cartophilie



Diverses études publiées en ligne 

sur la page actualité et/ou dans cette page. 

NOUVEAU ! La France vue du ciel dans les années 1950 -

  «EN AVION au-dessus de ...» Le fonds LAPIE et Combieret quelques autres éditeurs


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Les Neurdein sont une famille de photographes français :


Jean César Adolphe Neurdein, connu sous le pseudonyme de Charlet (1806-1867)
Ses fils : Étienne (1832-1918)1 ; Louis-Antonin (1846-1914)2, membre de la Société française de photographie en 1884

Étienne et Antonin, également photographes, s'associent dans un premier temps à Ernest Paris en 1864. Ils prennent leur indépendance vis-à-vis de leur confrère en 1868. Ils obtinrent des prix aux expositions universelles de 1889 et 1900 et éditèrent de nombreuses cartes postales au début du xxe siècle avec la signature « ND » ou « ND Phot. ».

Leur société fusionna avec « LL » (Léon & Lévy) et prit l'appellation « Lévy et Neurdein réunis ».

NEURDEIN, une histoire familiale

Les frères Neurdein, Etienne et Louis-Antonin, sont les fils de Jean-César Neurdein, un photographe plus connu sous le pseudonyme de Charlet.
Louis-Antonin Neurdein, était le plus jeune de la fratrie (une sœur, Lucile et un frère, Étienne). Antonin est né en 1845. Il a épousé mademoiselle Legretti avec laquelle il a eu une fille, Madeleine. Il est décédé en 1914. Madeleine s'est mariée et a eu un fils qui n'a pas eu de descendance.

Étienne Neurdein est né le 5 décembre 1832. Il s'est marié avec Julie Grégoire et a eu trois filles : Lucile, Henriette et Marie. Il est mort d'une pneumonie en février 1918.

Leur père, Jean César Adolphe Neurdein, dit Charlet, est né en 1806 et a vécu jusqu'en 1867. Il était le fils illégitime d'Élisabeth Neurdein, une dentellière, et de Jean Rougevin. Il s'est marié avec Adélaïde Lecocq, dite Lalet. Il a été acteur, architecte, a acheté des mines d'or, a voyagé dans le monde... avant d'ouvrir un cabinet de photographie.

Le caveau familial des Neurdein se trouve au cimetière Saint-Ouen-Parisien. (Source familiale)

Etienne Neurdein a commencé au 10 rue Poulet (dans le 18e arrondissement de Paris), cette adresse n'est jamais citée et pourtant c'est sa première adresse avec son ami Paris, architecte, vers 1862, de retour d'Amérique où il était avec son père depuis le milieu du XIXe. Puis ensuite vers 1863 il s'installe 8 rue des filles st thomas, place de la Bourse. L'adresse 8 rue des filles du calvaire est une erreur de l'annuaire du commerce de l'année 1864 : il y a 3 entrées différentes dans cet annuaire, par adresse, par spécialité et par nom, et l'entrée par spécialité mentionne 8 rue des filles du calvaire alors que les 2 autres entrées mentionnent bien 8 rue des filles st Thomas.

C'est une parmi de nombreuses erreurs trouvées dans les biographies de Neurdein, qui se répètent indéfiniment, et que personne n'a jusqu'à présent pris la peine de vérifier!
(Le dépôt légal de 1887 en est une également…)
Enfin il y a ces deux adresses: 28 bd de sébastopol et 52 avenue de Breteuil (avec une annexe 7 rue Miollis pour la production de carte postale en 1900).
Voici une petite chronologie publiée dans un article sur Neurdein et Sarreguemines: Chronologie de la société Neurdein :
De 1864 à 1882: l'atelier Neurdein, est sous la direction d’Etienne Neurdein sous le nom Neurdein, Neurdein et Paris ou E. Neurdein, d'abord 4 rue des Filles Saint-Thomas de 1864 à 1868 (en association avec le photographe Paris), puis 28 boulevard Sébastopol de 1868 à 1887.
De 1882 à 1887: Le fonds de commerce appartient à Antonin Neurdein et est exploité sous le nom A. Neurdein, toujours au 28 boulevard de Sébastopol.
De 1887 à 1915: la société est sous la direction des deux frères, sous le nom Neurdein frères, et se situe au 52 avenue de Breteuil de 1887 à 1917, une annexe pour la production de cartes postales est créé à partir de 1900 rue Miollis. De 1915 à 1917: la société est sous la direction d’Etienne Neurdein et de la veuve d’Antonin Neurdein sous le nom Neurdein et Cie.
La société est vendue le 1er janvier 1918 à l’imprimerie Crété, après le décès d'Etienne Neurdein le 2 décembre 1917. Toutes les mentions ND et LL réunis (Neurdein et Léon Lévy réunis) sont postérieures à la vente de l’entreprise en 1918.

Source : Marie-Eve Bouillon
Marie-Eve Bouillon prépare une thèse de doctorat centrée sur l'étude de la production Neurdein.
http://etudesphotographiques.revues.org/3334
http://culturevisuelle.org/photogenic/archives/5
http://culturevisuelle.org/photogenic/archives/107

http://leonc.free.fr/histoire/neurdein/neurdein.htm

Les deux frères se répartissent bien les rôles : Etienne est en charge de l’administration de l’atelier et réalise des portraits. Louis-Antonin rapporte de ses voyages les vues d’édifices et de paysages. C’est ainsi que la Maison Neurdein va proposer des portraits de personnages historiques et de célébrités contemporaines mais aussi des vues d’architecture en tous formats : des vues de France, d’Algérie et de Belgique à partir de 1868.

En 1884, Louis-Antonin devient membre de la Société Française de Photographie. En 1886, il est membre de la Chambre syndicale de photographie (Etienne en 1902).
En 1886 et en 1888, les frères Neurdein obtiendront une médaille d’or à l’Exposition Internationale de la Société des Sciences et des Arts Industriels.
En 1889, ils obtiennent une nouvelle récompense à l’Exposition Universelle pour des vues réalisées avec l’appareil panoramique de Moëssard.
La « Libonis » éditée ou imprimée par Neurdein ?
En 1889, des cartes sont émises par la société de la Tour Eiffel. Les gravures sont dues au dessinateur Léon-Charles Libonis. Elles ont longtemps été considérées à tort comme les premières cartes illustrées françaises.

Vers 1905, la Maison Neurdein publiera un catalogue de ses cartes postales dans lequel on pourra lire : « Par la longue expérience que nous avons acquise dans l’édition et la fabrication des CPI, dont nous sommes les initiateurs en France, nous rappelons à cette occasion que notre première édition date de 1889. » Cette phrase a pu laisser penser que les Neurdein auraient imprimé la « Libonis ». Rien n’est moins sûr. En effet, une carte postale de « PARIS – La Tour Eiffel - Nd Phot. » montre justement une vue de l’édifice prise au moment de l’Exposition Universelle de 1889. C’est peut-être à cette carte-là que le catalogue fait référence. Reste à savoir !!! ….. Et c’est la question essentielle… quand cette carte a été proposée pour la première fois à la vente….

A l’Exposition Universelle de 1900, les frères Neurdein obtiennent encore un Grand Prix. Ils éditent à cette occasion une série très complète sur l’exposition (plus de 110 cartes). Ils sont suivis (ou accompagnés) par de nombreux éditeurs. Ce qui fait que l’événement restera comme celui qui aura été le plus couvert par la carte postale. L’Exposition Universelle de 1900 marque l’avènement de ce que l’on appellera plus tard l’Age d’Or de la carte postale.
« Reconnus pour leur habileté à reproduire les châteaux, églises et sites historiques, le ministère de l’instruction publique et des Beaux-Arts accorde aux frères Neurdein le droit d’exploiter la collection du service des monuments historiques de 1898 jusqu’au début des hostilités. Ce droit exclusif comprend le tirage et la mise en vente des épreuves obtenues à partir des clichés appartenant à l’Etat. L’entretien de la collection des monuments historiques est également à leur charge, ainsi que la mise à jour et l’impression du catalogue des collections. Les frères Neurdein complètent également les fonds, photographiant des édifices classés, en particulier en Corse. Les archives photographiques (Médiathèque de l’architecture et du patrimoine) conservent un millier de plaques de verre réalisées par les deux frères. »
http://leonc.free.fr/histoire/neurdein/neurdein.htm

Les premières cartes sont dites « cartes nuages » dans la mesure où les contours de l’image sont flous. Quelques-unes sont aquarellées à la main ou par procédé mécanique. Le recto est exclusivement réservé à l’adresse avant 1904. Les éditeurs ménagent alors un espace côté vue (au verso) pour la correspondance. Devant la pression des collectionneurs de l’époque et aussi face à l’évolution de la demande du public, l’image va prendre de plus en plus de place pour « in fine » occuper la totalité du champ de la carte.

La collection Neurdein va évoluer tout au long de cette histoire.
Les deux premières maisons cartophiles françaises, Lévy (marque LL) et Neurdein (marque ND Phot.) vont fusionner. En effet, à partir de 1904, l’entreprise des Neurdein périclite. L’affaire a été alors confiée par Emile Armand à des amis de la famille, les Estèves ; puis a été vendue à M. Crété qui l’a revendue peu après aux Fréres Lévy. (Source familiale)
Tout reste encore à faire pour percer les secrets de cette œuvre immense. Une œuvre façonnée par quelques-uns des meilleurs photographes du début du XXème siècle….

BIBLIOGRAPHIE
En plus des sources déjà citées dans le texte, plusieurs ouvrages peuvent être consultés :
Gérard NEUDIN : « L’officiel international des cartes postales de collection » ; (Principalement : « La photographie dans la carte postale » (1992))
Martin Willougby : « La carte postale, une histoire illustrée ». Bookking International, Paris, 1993.
PN et PY Armand : « Dictionnaire de la cartophilie francophone » (1990) Cartes Postales et Collection
Daniel Bénard et Bruno Guignard « LA CARTE POSTALE – Des origines aux années 1920 » Editions Alain Sutton (2010)

 Source : NEURDEIN.over-blog.com    Ce blog est entièrement consacré à la production des Frères Neurdein, une Grande Maison qui a marqué l'histoire de la carte postale en France.

http://leonc.free.fr/histoire/neurdein/neurdein.htm



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SAINT-ANDRE-LES-VERGERS - Restaurant BLERIOT
Où était cet établissement ?

Réponse fournie par :
 Michel TOUSSAINT grand cartophile membre de l'ATEC
"Le restaurant/auberge Blériot-Piat se trouvait face au grand portail de l'église de Saint-André. 
Daniel PETITJEAN et son épouse l'achetèrent pour y transférer la fabrique de garde-boue pour bicyclette qu'ils avaient créée en 1946/47 à Sainte-Savine."

Voir l'histoire complète des Ets Petitjean dans "Saint-André-les-Vergers, les yeux dans les yeux", édité par Tempus Edax Rerum sous la direction de Claude Massin en 2003, p. 95." 


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Léon JOLY entrepreneur à la Moline Saint-Julien
Léon Joly, entrepreneur de cylindrage à la Moline Saint-Julien possédait un cylindre à vapeur.
Le cylindre auquel sont attelé un atelier mobile et la roulotte des ouvriers est ici photographié par Paul Martinet devant son studio « Aux Arts libres » 2, Chaussée du Vouldy. On voit la boutique du coiffeur, à côté du Chalet Vert. 
Léon Joly, Mécanicien-Garagiste à la Moline- Saint-Julien-Les-Villas, s’équipa d’un autobus avec lequel il assurait : les transports de voyageurs par Autobus pour, Noces, Sociétés, Excursions.

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A propos des voies romaines passant par CUSSANGY, sujet de notre conférence ATEC
 du samedi 23 septembre 2017 :

Le livre de nos conférenciers 
"Un Village de l'Aube raconté par ses habitants - USSANGY en HISTOIRE (s) de l'Antiquité à nos jours...
aborde ce sujet en pages 16/17.

Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France - Page 52


https://books.google.fr/books?id=uE9JAAAAMAAJ
1862 -




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A propos de Paul MARTINET
Copie partielle in : PATRICK GOUEDIC L’apparition de l’anarchisme à Brest (1889-1903)

Paul MARTINET (1857- ?) bonnetier puis photographe, militant anarchiste.
Le premier essor de l’anarchisme à Brest (1892) A partir de 1892, l’anarchisme va connaître un essor important dans la région brestoise et concurrencer sérieusement le socialisme parlementaire. En 1893, le mouvement s’organise, des groupes de propagande se forment et déploient une intense activité. Ce développement de l’anarchisme est cependant brusquement stoppé en 1894 par la répression policière. A partit de 1892, notre étude est facilitée par l’abondance des documents. En effet, avec la période des attentats qui commence, la surveillance des anarchistes devient plus rigoureuse : la Sûreté Générale attache un grand intérêt à connaître les milieux anarchistes et nous sommes, de ce fait, mieux renseignés. Le 12 mars 1892, le conférencier anarchiste Paul MARTINET vient à Brest, invité par le « Comité Socialiste Brestois » aux frais duquel il est logé et hébergé chez LAVAYSSIERE, compagnon charpentier, rue de Paris à Lambézellec. Il apparaît clairement qu’à cette date, les idées anarchistes rencontrent un écho favorable parmi les socialistes brestois comme parmi les ouvriers du port. Paul MARTINET arrive à Brest le 12 mars 1892 par l’express de 9 heures 33. Deux socialistes l’attendent à la gare et l’emmènent chez LAVAYSSIERE à Lambézellec. Le soir même, il donne une première conférence à la salle de Venise. Mais écoutons plutôt le commissaire de police nous raconter la soirée : « Le même jour à 8 heures du soir, dans une immense salle appelée « Salle de Venise » et située dans le faubourg populeux de Recouvrance, le sieur MARTINET avait convoqué la population brestoise, ainsi que les prédicateurs qui sont venus prêcher la station du Carême dans les diverses églises de Brest, à assister à sa conférence qui avait pour sujet : « Le socialisme autoritaire, le socialisme libertaire, le socialisme du Pape et le socialisme des révoltés ». Cinq à six cent personnes et non douze cents comme l’a annoncé un journal local, s’étaient rendues à l’appel de cet anarchiste, mais il faut bien le dire, il y avait au moins les deux tiers de curieux qui n’appartenaient pas au parti socialiste. A huit heures et demie, l’orateur commence par faire un tableau très gracieux de notre belle France, mais il déplore la faiblesse du peuple français qui ne sait pas en tirer parti et qui reste l’esclave du riche. Il aborde ensuite une question personnelle ; se tournant vers l’assemblée, il s’écrie : « Moi, MARTINET, compagnon repris de justice, condamné il y a quelques jours seulement à six mois de prison, je m’attends à être arrêté dans quelques jours. Savez-vous pourquoi j’ai été 2 condamné ? C’est pour avoir dit à ceux-là qu’on appelle des juges la vérité sur le socialisme. La société n’est gouvernée et commandée que par des fainéants, car tous les fonctionnaires sans exception le sont ». L’orateur est sifflé et hué. Passant ensuite à un autre ordre d’idées, toujours les mêmes phrases répétées dans toutes les réunions de ce genre, il déclare que l’homme n’a besoin d’aucun maître, qu’il ne sera heureux que lorsqu’il se sera révolté et qu’il aura secoué le joug qui l’opprime ; que la terre appartient à tout le monde et que la mécanique qui est à l’Elysée n’est pas plus heureux que l’Anastay qui est en prison (sic). Il parle du mariage et dit que lorsqu’une jeune fille désire posséder un homme, qu’elle n’a qu’à le prendre sans cela ce sera un vieux riche qui se la paiera ; il veut parler de la prostitution mais il est sifflé et hué. Il parle des troubles de Fourmies et de l’ancien ministre de l’Intérieur qu’il traite d’assassin et dit que les troupes étaient commandées par des massacreurs. Il parle également de Dieu qui n’existe pas ; quant au Clergé, il faut le supprimer. Le compagnon MARTINET n’a obtenu qu’un bien médiocre succès car il faut bien le dire, si la ville de Brest et ses environs possèdent six à sept cents socialistes qui appartiennent à la classe ouvrière du port, c’est à peu près tout et il n’y en avait qu’un bien petit nombre à la conférence ». Le lendemain, 13 mars 1892, le Comité Socialiste Brestois organise une réunion privée à laquelle est invité Paul MARTINET. Réunion « privée » jusqu’à un certain point seulement puisque la police y a ses agents comme le prouve le rapport suivant : « Le lendemain 13, le citoyen BIZIEN, secrétaire du Comité Socialiste Brestois et qui est employé comme dessinateur au port de Brest ayant pour assesseurs les compagnons MOURET et DEMEULE, également employés au port, organisa une réunion privée dans une salle de danse située rue Arago, 50, local appartenant à une veuve LE MAHO. Soixante personnes, parmi lesquelles un certain nombre de femmes et d’enfants, avaient répondu à l’appel. Le citoyen GOUZIEN (7) prit la parole et dit aux assistants que le but de la réunion était de consommer et de s’amuser. On entonna la Carmagnole et on continua à chanter quelques chansons révolutionnaires. Le citoyen MARTINET qui n’avait encore rien dit, se leva et prenant la parole, invita les citoyens et les citoyennes à s’affranchir et à se révolter, en disant que pour y arriver, il fallait commencer par assassiner les généraux, les amiraux, les préfets, les procureurs les commissaires de police et en général, tous les fonctionnaires susceptibles d’entraver leur entreprise. GOUZIEN remit 2000 billets aux ouvriers du port présents pour les distribuer dans les ateliers le lendemain : ces billets portaient convocation pour la conférence du 14 qui ne fut pas bien brillante. On distribua ensuite quelques numéros des journaux « La Révolte » et « Le Père Peinard » mais comme il fallait payer chaque numéro 0,20 centimes, on ne put en placer que dix. A la sortie, le citoyen DEMEULE, qui était en état d’ivresse, voulut interpeller le brigadier de la Sûreté dans la rue mais celui-ci l’appréhenda et le conduisit au violon du poste de police du 4eme arrondissement ». Le 14 mars, nouvelle conférence à la salle de Venise, sur invitation cette fois, puisque GOUZIEN, chef des socialistes brestois, avait fait remettre 2000 cartes aux ouvriers du port (voir ci-dessus). Paul MARTINET traite la question : « Richesse et misère » : « (…) A bout d’arguments et profitant de la présence dans la salle de quelques marins de l’Etat, il voulut prêcher la révolte et la désobéissance envers leurs chefs mais sa voix fut couverte par des huées et des sifflets. Cette intempérance de langage n’eut aucun succès parmi l’auditoire et les marins présents accueillirent très froidement ces paroles. Commencée à huit heures et demi devant 300 personnes environ, dont les deux tiers au moins n’appartenaient pas au parti socialiste, elle s’est terminée à dix heures sans autre incident et l’orateur a obtenu un succès bien médiocre » (extrait du rapport de police).
Un instant d'humanité
Le 15 mars, Paul MARTINET donna une dernière conférence à la Salle du Treillis Vert : « C’était donc hier, le 15 mars, le tour du quartier de l’Annexion qui se trouve à proximité de la commune de Lambézellec qui possède un grand nombre d’ouvriers employés à l’arsenal. La vaste salle du Treillis Vert ne contenait environ que 170 à 200 personnes parmi lesquelles 3 se trouvait une vingtaine de marins de l’Etat en tenue ; une trentaine de socialistes faisait escorte à MARTINET et le reste tous citoyens paisibles qui étaient venus là comme curieux. A 8 heures 45, le conférencier monte seul à la tribune, pas de bureau constitué. Il commence par attaquer le nouveau ministère qui, d’après lui, n’est autre que le précédent sauf le scélérat, le voleur, le bandit et l’assassin de Constans (sic). Il attaque l’opportunisme mais il développe très maladroitement sa théorie. Il essaie de faire croire que la question des pensions civiles n’est autre chose que l’exploitation du riche contre le pauvre ; il prétend que ce projet de loi n’a été élaboré qu’au profit de l’employé aux appointements de deux à trois mille francs tandis que celui qui ne touche que neuf cents francs ne pourra jamais prélever aucune retenue sur ses modiques appointements et par ce fait, ne pourra pas participer à la retraite. Il fait ensuite le procès des radicaux prenant pour base le projet de loi Maujean sur les droits de succession. Parlant ensuite des socialistes autoritaires, il dit que ceux-là veulent la création de fonctionnaires sous une dénomination quelconque, tandis que les anarchistes au contraire, veulent la suppression de tous les fonctionnaires parasites, vermines, budgétivores, fainéants, voleurs, assassins, depuis le Président de la République jusqu’au garde champêtre. Il est interrompu par une personne qui lui pose la question suivante : « Puisque vous demandez la suppression ou plutôt l’abolition de la justice et de la police, si je suis attaqué dans la rue par une bande de malfaiteurs qui attenteront à ma vie pour me voler, à qui faudra-t-il m’adresser pour faire arrêter et punir les coupables ? ». Après un moment d’hésitation, il se décide à répondre et dit que lui, anarchiste, attaqué et frappé dans la rue, cela ne l’empêchera pas d’aimer son agresseur, il cherchera à le remettre dans la bonne voie au lieu de le livrer aux mouchards et aux magistrats. Il critique le socialisme chrétien et fait de nouveau l’apologie des victimes de Fourmies. Il fait ensuite l’apologie des anarchistes disant que hors de cette secte, il n’y a point de salut ; avec eux sont : la liberté, l’égalité, le bonheur et la perfection. Avant de terminer sa conférence, il a soin de lancer quelques épithètes malsonnantes à l’adresse de M. le Préfet maritime et lève la séance à 10 heures 45 en faisant appel à la révolte et à la désobéissance des marins envers leurs chefs, et au peuple, il recommande la révolte à l’égard des magistrats, de la gendarmerie, de la police et de tous les fonctionnaires en général » (rapport de police). Quel fut l’écho de ces conférences dans la population brestoise ? Si l’on en croit le commissaire de police, « le compagnon MARTINET n’a eu aucun succès à Brest où le parti socialiste est en grande minorité et ce ne sont pas les trois conférences qui auront exercé une grande influence sur la population brestoise… ». Paul MARTINET, sa tournée de conférences achevée, quitta Brest le 16 mars 1892 par le train de 8 heures 35 en direction de Saint-Malo où il s’embarqua pour Londres. Il fut condamné quelques semaines plus tard pour les propos qu’il avait tenus lors de ses conférences à Brest. Quelques semaines plus tard, dans la nuit du 1er mai 1892, trois anarchistes, les compagnons LE MINEZ, LE MOIGNE et BARRE furent arrêtés et maintenus en détention pour avoir placardé des affiches anarchistes. L’affaire se termina par un non-lieu. Tandis que l’anarchisme rencontrait en cette année 1892, un écho favorable parmi les socialistes brestois et les ouvriers du port (8) (quoiqu’en disait le commissaire de police !), un premier noyau anarchiste apparut à Lambézellec, formé autour d’Adolphe SEVRE, André BIZIEN et Jean-Marie PETREQUIN. Nous ne savons que peu de choses sur ce groupe en 1892 : la surveillance policière étant encore assez lâche, les archives en ont gardé peu de traces. Nous savons cependant qu’Adolphe SEVRE, dessinateur au port, que la police considérait comme le chef des anarchistes, fut condamné à quinze jours de prison pour outrage au procureur de la république. Mais c’est surtout à partir de 1893, avec l’arrivée à Brest de Régis MEUNIER, que les anarchistes de Lambézellec vont faire parler d’eux, comme on le verra par la suite. 4 En cette année 1892, si le terme « anarchiste » est assez fréquemment employé par la police, il convient toutefois de signaler que les documents officiels et autres rapports de police ne font pas encore nettement la différence entre socialistes (c’est à dire socialistes parlementaires) et anarchistes et ceci d’autant plus que bon nombre d’anarchistes brestois sont des transfuges du parti socialiste. Les anarchistes sont indifféremment désignés par les termes de socialistes, socialistes-révolutionnaires, socialistes-anarchistes, anarchistes. Ainsi en 1892, Paul MARTINET qui vient de Paris est, pour la police, un « anarchiste », mais ses conférences sont qualifiées de « socialistes-révolutionnaires » et les Brestois qui accueillent MARTINET sont des « socialistes ». Les frontières sémantiques ne sont pas encore fixées. Un rapport du préfet daté du 29 mars 1892 nous dit qu’à « proprement parler, il n’existe ni à Brest, ni dans les communes suburbaines, aucun anarchiste. Il y a seulement un certain nombre de socialistes ». En fait, à cette date du 29 mars, soit après la venue de MARTINET, il y a bel et bien des anarchistes à Brest et à Lambézellec mais la police mettra encore quelques mois à s’en rendre compte. On remarquera également qu’en 1892, le terme « libertaire » n’apparaît pas dans les documents officiels ; une exception cependant : MARTINET parle du « socialisme libertaire » lors de sa conférence du 12 mars 1892.




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Atelier de Bijouterie à Charmont-sous-Barbuise

Série de liens vers l'Abbé Gérard, curé de Voué  Conclusion  Opus VIII  Opus VII  Opus VI  Opus V  Opus IV  Opus III  Opus II  Opus I

Vous pouvez aussi retrouver beaucoup de cartes postales en ligne sur le blog http://fouinosblog.blogspot.fr/

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Mairie Royale de Chaillouet

Maison pittoresque de Troyes au quartier de Chaillouet


Notre photographie (60 X 45 cm) achetée en brocante à Coursan-en-Othe en 2013

Elle était encadrée de bois, sous verre et semblait avoir été renforcée de carton à l’arrière du cadre. Nous l’avons décadré car la photographie (un agrandissement de qualité) avait glissé et se trouvait de guingois. De plus, le temps l’avait collé à la vitre. Nous dûmes la tremper dans l’eau d’une baignoire pour le désolidariser du verre. Elle n’en a pas trop souffert.

Nous trouvons cette photographie, sans auteur connu, dans la plaquette de Louis MORIN, page 15 : «  CHAILLOUET écart de Troyes » Grande Imprimerie de Troyes, 126, rue Thiers, 1923. [i]

Le dessin signé Lerch E. Pocquet, que nous reproduisons et qui figure dans la plaquette commerciale des Etablissements LEBOCEY frères, publié un an après la plaquette de Morin. On le retrouve dans le « Bulletin mensuel de l’Amicale des anciens élèves de l’Ecole Française de Bonneterie de Troyes », n° 56, 6e année, février-mars 1937 (Siège social 5, rue Gautherin).[1]
Ces deux documents sont conservés et visibles à la bibliothèque de la Société académique de l’Aube. Nous remercions Madame Eliane Joanny, bibliothécaire, pour sa recherche.


Sait-on que pour construire son usine de fabrication d'aiguilles pour machines textile au 3, rue de Chaillouet, Jules Lebocey a dû faire démolir un témoin de l'ancien régime : la Mairie Royale de Chaillouet, dont voici une photographie très rare, probablement prise à la demande des Lebocey père et fils ou de Louis Morin qui la reproduit dans sa plaquette.

Les  Mairies royales, elles étaient établies sur une centaine de communes du Baillage de Troyes. C'était le titre qu'on donnait à plusieurs juridictions royales ; Mairie et prévôté paraissaient synonymes, on se servait de l'un ou de l'autre, suivant l'usage du lieu.
D’après le « Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France », Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842), Paris, 1816.
C'est vers la fin du XIIIe siècle que furent crées dans la prévôté de Troyes 11 mairies royales. On pourra aussi se référer à Pierre-Jean GROSLEY, « Mémoires historiques et critiques pour l'histoire de Troyes », Tome I, 1774, page 478




 
Ancienne Mairie Royale de Chaillouet, 1582, dessin signé Lerch E. Pocquet

De laquelle dépend le hameau de Chaillouet *, le hameau du petit Saint-Jacques ; Labourat ; Moline ; etc.
Voir :" Nouveau Coutumier Général : ou corps des coutumes générales et particulières de France et des Provinces Connues sous le nom de Gaules", Tome troisième, 1724 
Historiquement connu depuis 1161 le hameau de Chaillouet fut choisi pour être le siège d'une des Onze Mairies Royales créées vers la fin du XIIIe siècle dans l'étendue de la Prévôté de Troyes.

Morin écrit page 16 : « Plus pittoresque (…) est la maison située rue du Chapitre, presque à l’angle sud-ouest de celle du Grand-Ménétrier, et englobée depuis peu dans la fabrique d’aiguilles de M. Lebocey, dite Manufacture  de Chaillouet. Datant du commencement du XVIIe siècle et ayant gardé le caractère de son époque, (…) elle doit sa renommée à son architecture un peu particulière. »
La Mairie Royale a disparu après 1923, lors de constructions d’agrandissements de l'usine.

La suite dans : CATALOGUE des Etablissements LEBOCEY FRÈRES, décrit ci-après.
‎Lebocey, aiguilles et platines pour métiers à bonneterie. TROYES‎, (1924) ;
édité par Fernand Gentin **, couverture ornée. 28 pp.  Superbe catalogue illustré.

Les établissements Lebocey (fondés en 1844) avaient des ateliers de construction de machines à bonneterie, rue de Paris à Troyes ainsi qu’une manufacture d’aiguilles et platines à Chaillouet près de Troyes. Dans ce catalogue (rare et cher), on trouve l’historique du hameau de Chaillouet depuis 1161, l’ancienne Mairie Royale, l’histoire des aiguilles depuis l’Antiquité égyptienne, le métier d’aiguillers à Troyes aux XVIIIe et XIXe siècles. - Description de l’usine Lebocey. 
Suit le catalogue illustré de toutes les sortes d’aiguilles : aiguilles circulaires françaises, anglaises, pour métiers Chaine, hollandaises, aiguilles Cotton, Paget, poinçons divers, ressorts de grille, crochets poinçons de remailleuse, platines etc.

* Chaillou et suffixe collectif et, latin etum : ensemble de cailloux. Synonyme : chailloir. Palais de Chaillot, Paris est une forme plus récente. A rapprocher du Ru des Cailles à Troyes.

** Fernand Gentin, imprimeur, est un homme politique français né le 27 septembre 1876 à Reims, décédé le 24 avril 1946 à Paris. Député radical de l'Aube de 1932 à 1940. Plusieurs fois ministre avant guerre. Vice-président du Conseil Général de l'Aube, Fernand Gentin est élu Maire de l'Isle-Aumond.

« Historiquement connu depuis 1161 le hameau de Chaillouet fut choisi pour être le siège d’une des Onze Mairies Royales créées vers la fin du 13siècle dans l’étendue de la Prévôté de Troyes.
Un juge majeur royal et un lieutenant furent établis en cette mairie par lettres d’Henri III datées de mars 1582.
Le siège de cette Mairie royale de Chaillouet paraît avoir été la vieille maison qui subsiste encore à l’angle de la rue du Châpitre et de la rue du Grand-Ménétrier.
Restée debout malgré les inondations et notamment celle de l’été 1697 qui ne laissa subsister, d’après un rapport officiel, que cinq maisons sur cinquante deux que contenaient les quartiers des Tauxelles de Chaillouet, malgré l’inondation de 1910 qui fit disparaître les quelques vieilles du quartier qui n’attendaient que cette injure pour tomber, comme le disait déjà, en 1697, les échevins de Troyes, ayant conservé le caractère de son époque avec ses toits en décrochements, ses fenêtres à guillotine et son vieil escalier, l’ancienne Mairie royale de Chaillouet est maintenant englobée dans les terrais appartenant à la Manufacture d’aiguilles de Chaillouet, limités par la rue de Chaillouet, la rue du Grand-Ménétrier, la rue du Châpitre et le passage Imbert.
Peu à peu les sheds de l’usine gagnent sur les terrains jadis couverts des vignes renommées de Chaillouet et des Abbayes de Saint-Martin-ès-Aires et de Saint-Loup, et bientôt l’antique Mairie royale de Chaillouet devra céder la place devant les nécessités de la Manufacture d’aiguilles de Chaillouet. »
In « Bulletin mensuel de l’Amicale des anciens élèves de l’Ecole Française de Bonneterie de Troyes », n° 56, 6e année, février-mars 1937.




[1] École française de Bonneterie à Troyes - Fondée en 1888 par Emanuel Buxtorf. Celle-ci fonctionna jusqu'en 1964 en tant qu'école privée reconnue par l'État avant de devenir la section BTS bonneterie du lycée technique de Troyes, avant d’être installée rue du Fort Chevreuse. Cette section BTS fut fermée en 2006.
Simon, Louis (1851-1911), Directeur de l'École française de bonneterie à Troyes. Né à Bruyères le 6 janvier 1851, diplômé des Arts et Métiers (Chalons, promotion 1866), Louis Simon occupe diverses situations dans des établissements industriels avant de prendre la direction de l'École française de bonneterie à Troyes en 1888. Décédé en novembre 1911 à Troyes.
Sources : 1911 - Nécrologie - Bulletin administratif, Paris, Société des anciens élèves des écoles nationales d'arts et métiers, 1883-1931
n° 11, novembre 1911, pp. 1229-1234




[i] Les deux photographies, la nôtre qui semble être un retirage agrandi, marque deux différences : bien que ce soit le même cliché. Sur notre document le pignon d’une maison, en arrière plan à droite, a été effacé. Hors cadrage à gauche sur le document Morin apparaît une autre maison de la hauteur du bâtiment attenant à la mairie Royale. 
Pourquoi ces différences ? 
L’effacement a visiblement été volontaire, dans quel but ? 
Éventuellement pour ne pas faire apparaître la maison hors de la propriété Lebocey. On croirait à voir la photo retouchée que l’ancienne Mairie royale est seule dans les champs, alors qu’elle était comprise dans un environnement déjà urbanisé.
JRF, 11 août 2013



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Dans les collections de la Ville de Troyes on peut découvrir ces programmes
qui, pour le moment, semblent être les illustrations les plus anciennes réalisées par Charles DEHEURLES pour la ville. Charles avait alors 23 ans.


Essai d'identification : relevé dans un rapport du Conseil Général pour 1884

Rapports et délibérations - Aube, Conseil général gallica



       
Bal de Bienfaisance (26 janvier 1901) 2 programmes
Fête de Bienfaisance du 26 janvier 1902 https://www.ville-troyes.fr/599-janvier-2013.htm



Bal et Concert de Bienfaisance 1901 & 1902. Ce carnet (décoré par M. Deheurles) faisait office de programme et carnet de bal puisqu'il contenait la liste des 9 danses répétées au cours de la soirée. Archives municipale de Troyes Cote 1J103 Archives-ville-troyes


Charles DEHEURLES
Né le 18 juin 1867 à Neuville-sur-Vannes
Profession : dessinateur
Fils d’Ulysse DEHEURLES et de Désiré DELAÎTRE,domiciliés Rue de la Monnaie à Troyes
Incorporé à Arras le 11/11/1888, réformé du Sevice militaire le 14/11/1888 pour faiblesse générale de constitution, libéré le 30/11/1888.

Première Fête de la Bonneterie


L'Affiche gagnante du concours
Charles DEHEURLES est l'auteur de l'affiche des Fêtes de la Bonneterie des 11, 12 et 13 septembre 1909. Il remporta le premier prix, au grand dam de certains concurrents.

Cette maison se trouvait rue Champeaux. Elle disparue en 1914. Aujourd'hui l'emplacement libre forme une placette. On voit à gauche la Maison du Boulanger, la rue Paillot de Montabert séparait ces deux maisons à pans de bois. Tableau signé 1914, collection de l’auteur


 Dans les années 50/60 on y voyait un hideux garage en parpaing. Charles Deheurles habitait en face. 

Esquisse préparatoire du précédent. On remarque quelques différences

Charles DEHEURLES était un dessinateur au cabinet d'architectes de la ville de Troyes au tournant du 20e siècle. Il a laissé quelques œuvres et croquis, dont des cartes postales.

Avit Charles Arsène Deheurles, dessinateur à la mairie de Troyes est né à Neuville-sur-Vannes (Aube), le 18 juin 1867, demeurant à Troyes 37, Place Saint-Nizier, fils d’Ulysse Deheurles bonnetier.
Marié le 11 octobre 1890, à Marie Emilie Aumeunier, bonnetière, née à Troyes, le 24 mars 1869, demeurant 39, Place Saint-Nizier. Source Archives départementales de l’Aube. Extrait de l’acte de mariage communiqué par les Archives municipales de la Ville de Troyes.
Date de décès inconnue de nous.

  
Vignettes pour le Circuit de l'Est course d'aéroplanes

Sauveur BRUNCLAIR, photographe éditeur réalisa ces vignettes pour apposer sur ses cartes postales qu'il vendait en ville et au Camp du Moulinet lieu de atterrissage de la première étape PARIS-TROYES. (Sauveur Brunclair confiera d’autres travaux à Deheurles.)



Cinq aéroplanes survolent les monuments de la ville. Dessin de Charles Deheurles, gravé pourr Sauveur Brunclair. Lith. J-L Paton à Troyes.

Plusieurs éditions et plusieurs couleurs pour ces vignettes d’Erinnophilie

§  Erinnophilie : Action de collectionner des vignettes non postales à caractère publicitaire.


REMARQUE : Désormais on sait que l’entête de facture du curé de Voué, l’Abbé Gérard est illustré d’un dessin de Charles Deheurles d’après une des cartes postales du naturaliste. Trouverons nous d’autres œuvres ?


La Nouvelle Gare

1912
1903
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J.- E. CORTIER premier cartophile troyen

La cartophilie n’est pas un phénomène nouveau. Déjà en 1900 la pratique de la collection des cartes postales prend un grand essor et de très nombreux albums familiaux sont remplis. Retrouvés, à partir des années 1965-70, après la mort de leurs propriétaires, ils apparaissent dans des ventes spécialisées. À Troyes M. Pierre POMEZ (Membre ATEC) a commencé des ventes dans son étude dès le début des années 1970. Des collectionneurs comme André DERNUET † (ATEC), on rapidement compris tout l’intérêt des cartes postales anciennes, ce qui a entraîné des plus jeunes à vouloir commencer à leur tour à réunir des cartes (Dany Peuchot, Claude Bérisé et d’autres). L’idée de club est née dans la décennie suivante (1984) pour structurer leur démarche. Puis vint l’ATEC (1990)  pour étudier les cartes postales.

Découvrons avec cette série de cartes postales expédiées par le premier grand collectionneur troyen de cartes postales illustrées, que dès l’arrivée de ce nouveau produit, des amateurs passionnés se saisir de ces petits cartons neufs pour les collectionner. 
Notre ensemble, bien qu’incomplet, permet de se rendre compte de ce qu’était la collection, à la fin du 19ème siècle, début XX ème, alors que les cartes postales illustrées venaient d’apparaître à Troyes en fin 1897.

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Grâce aux recherches d’Alan PEZENNEC, très rapide et efficace pour recueillir les archives en ligne, nous connaissons mieux notre cartophile : 

Joseph Charles Edouard Cortier est né le 22/09/1876 à Vendeuvre. 
- Il a fait la 1ère Guerre Mondiale, classé dans les Services auxiliaires, à cause d’une déformation au thorax. Il y a survécu. En 1899, Cortier habitait au domicile de ses parents. 
- Il s'est marié le 14 janvier 1902 à Troyes avec Emilie Henriette Eugénie BELLOT. Après le mariage, le jeune couple emménage rue Sadi Carnot à Sainte-Savine. Puis en 1908 à Troyes au 39  rue de Paris, puis rue du Beffroy en 1914 et après un passage par Saintes (convalescence ?), il vient s’installer en 1921, au 30, rue Pierre Gautherin. 
- Il décédé à Vendeuvre  le 21/11/1948 où il résidait.

Pour lire les cartes, cliquez dessus.

JST - Admirez le magnifique tampon. Un des rares que j'ai rencontré.

J. – E. CORTIER qui était philatéliste, annonçait à son correspondant posséder 2500 timbres.
En 1899, Cortier s’est mis à collectionner et à échanger des cartes postales illustrées.Mais certainement avant à la lecture de ses courriers.

Pour notre part, nous avons retrouvé des cartes postales expédiées dès janvier 1899. En avril (notre illustration) il se fait fabriquer un tampon très explicite. Il annonce vouloir échanger des cartes illustrées.

Comme on le voit sur son tampon, il habitait 17, rue Gautherin à Troyes. Il proposait 50 cartes neuves de vues différentes, pour 5 francs.

Cortier pratiquait les envois « à choix ». On peut suivre les échanges et offres qu’il faisait à son correspondant qui était pour la série de cartes que nous avons rassemblé : G. JOUANNO, 10, Pont du Rivage DOUAI (Nord).
Non seulement il parle des échanges possibles, mais il donne une petite note explicative, avec une description de la vue montrée sur la carte. Sorte de visite commentée des principaux monuments et sites de la ville.

Dans son courrier du 27 janvier 1899, il annonce aussi être détenteur d’une collection de 400 timbres fiscaux français et en conséquence n’accepte que des rares ou des neufs tous en bon état.

Il publiait une circulaire collections, on voit qu’il y travaille sur sa carte datée du 9 février 1899. Il en est à la 6ème. (A quel rythme paraissaient-elles ?).
Il a aussi en projet un annuaire recensant les collectionneurs amis de lui et de ses correspondants. Il regroupe, en vue de cette publication, les adresses qu’on voudra bien lui donner de correspondants « honnêtes ».

Sur la carte datée du 7 mars, il précise pourquoi il a pris du retard, cause deuil de famille. Il dit aussi qu’il paiera avant Pâques… Enfin sur ce courrier il annonce envoyer 24 cartes des Magasins Réunis, la série complète.
- A propos de cette série "petit nuage", vous pouvez vous reporter à l'étude de l'histoire et des productions de cartes postales des Magasins Réunis, publiée dans un numéro spécial (couverture jaune) de LA VIE en CHAMPAGNE n° 450, février 1994, articles de Claude Bérisé et de votre serviteur.

Concernant la philatélie, il échange ou achète des journaux spécialisés, cf infra.

BF Paris ? à confirmer
ND Photo
Maison des Magasins Réunis
Maison des Magasins Réunis
ND Photo

Ensemble exceptionnel de cartes postales illustrées de type nuage postées le 31 mars 1899.
Envoi de 22 cartes, que Cortier a numéroté à la main en haut à gauche, toutes datées du 31 mars. Malheureusement, il nous manque 7 des 22 numéros : 1 ; 2 ; 5 ; 6 ; 8 ; 16 ; 19. Ce qui provoque une rupture dans la lecture. Remarquez qu’il s’agit de la suite de l’envoi de la série de la Maison des Magasins Réunis.

















            
- Éditions BARRÉ & DAYEZ – Série Coiffes régionales – Champagne le Toquat ou Tocat


 Illustrations d’André Stéfan


Étude prélude à la CP : Pastel Gouache, Signé André Stéfan - Coiffes de France - Le Tocat de Champagne 25 X 31 cm

































Toquat, Tocat, ou Toca
Le toquat est une coiffe traditionnelle ancienne, personnalisée par leur belle propriétaire. Le toquat de Troyes offre la particularité d'être relevé et orné, par opposition au toquat ou bien tocat de la marne ou autres plus simples. Ainsi la belle champenoise est souvent représentée ornée de l'attribut troyen.
Le toquat est une coiffe féminine ancienne de la région troyenne, portée les dimanches et les jours de fêtes. La période de son apogée se situe dans la première moitié du XIXe siècle. Son aire géographique recouvrait la région troyenne ainsi que le sud de la plaine de Troyes (Lusigny, Montaulin etc.). Originellement le toquat (ou tocat) semble une évolution du petit bonnet simple dont les bardes et les dentelles ont commencé à s’allonger à la fin du XVIIIe siècle. Ces bardes furent remontées par la suite à l’arrière de la coiffe.
La vallée de la Seine et la région des Riceys du sud de l’Aube dans les vignobles possédaient encore à la fin du XIXe siècle, ces sortes de bonnets simples aux belles grandes bardes qu’on attachait sur le dessus ou à l’arrière de la coiffe. Ce qui caractérisa le toquat de la région troyenne, ce fut au début du XIXe siècle, la fixation avec quelques épingles seulement de ces barbes relevées à l’arrière sur des fils de laiton de chapellerie et le grandissement extraordinaire du ruban qui à ce moment devient un élément purement décoratif, destiné à être vu par transparence à travers la dentelle de Valenciennes.
Le tout était monté sur une cale rigide, faite souvent de singalette en plusieurs couches, recouverte de voile de coton sur laquelle étaient fixés les laitons. Les vieilles et les adolescentes avaient par contre des toquats de moindre hauteur dont les barbes assez longues n’étaient pas relevées et retombaient sur les épaules. Naquit aussi le petit toquat rond sous la restauration semble-t-il, toquat ou les barbes n’existaient plus. La couleur des rubans indiquait la position de celles qui portaient le toquat. Ils étaient : - Bleu clair, rose orange, ou rouges pour les jeunes filles - Bleu foncé pour les femmes mariées - Jaune pour les servantes - Blanc pour les veuves
Les tableaux du peintre Valton (visibles au musée historique de la champagne méridionale à Troyes) et les gravures de Charles Fichot montrent bien les détails de cette magnifique coiffe. Le toquat est encore porté aujourd'hui par un groupe folklorique : "Jeune Champagne" de Troyes. https://fr.wikipedia.org/wiki/Toquat

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Il semble que BARRE ET DAYEZ 6 rue Lacépède 75005 PARIS Tel: 01 43 31 40 70 Fax : 01 45 35 44 73. La maison existait encore il y a quelques années au 150, avenue Daumesnil 75012 Paris . Devenu éditeur de littérature, Barré-Dayez éditait à compte d'auteur (plus de 550 poètes) et autres ouvrages. Nous le trouvons jusque vers 1997.

Sources : infos recueillit sur le Net et complétés. 


Jacques Roland FOURNIER, février 2016




BAR SUR AUBE - LES MOULINS ET SAINT MACLOU / BARRE & DAYEZ 2325 C / ILLUSTRATION BARDAY

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LA HALLE AUX BLÉS

Sa déconstruction par l'image
Photographies G. Lancelot & anonyme
Avant la carte illustrée (à Troyes 1997), les photographes troyens ont réalisé des séries documentaires qu'il faut retrouver. Le net est utile dans ce petit travail, ainsi que les archives des collectionneurs Troyens de l'ATEC. Nous comptons sur eux pour nous aider à reconstituer en images ce genre de petits sujets qui facilitent la compréhension à rebours de la configuration de la ville. On voit aussi que la fin du XIXe siècle à été très favorable à l'embellissement de notre ville.
Photo Gustave Lancelot

En 1798, commence la construction d’une Halle aux grains, qui reste inachevée pendant toute la durée de l’Empire, et devient rapidement un réceptacle d’immondices, un repaire de vagabonds, et un endroit contraire aux mœurs, lieu de prostitution, suscitant les plaintes du Préfet en 1807.
 Elle est démolie par les chômeurs en 1816.  
C’est en 1837 qu’est posée la 1ère pierre du monument massif et lourd de la Halle aux grains, mesurant 65 m sur 35.  
En 1849, sur cette place, a lieu la distribution des drapeaux aux gardes nationales par le Prince Président, Louis Napoléon Bonaparte.  
En 1871, c’est l’emplacement pour les prises d’armes de l’armée d’occupation prussienne.
 En 1880 et 1892, des pétitions ont lieu pour la démolition de la Halle, dans le cadre de l’alignement du bas de la rue Notre-Dame (Emile Zola), ce qui sera fait en 1895.
En 1892, un incendie détruit une partie de la Préfecture.
En 1898 est construite une modeste halle aux grains, légumes secs et pommes de terre, rapidement désaffectée, et qui devient en 1928, caserne des pompiers jusqu’à la construction de la caserne du Vouldy en 1975. 
source : https://www.jschweitzer.fr/places-quartiers/place-de-la-pr%C3%A9fecture/






Enfin, la place ainsi libérée restera libre pendant plus de 10 ans. Ce n'est que suite à son envahissement par les vignerons en colère en 1911, que le préfet prendra "peur" et décidera la municipalité à tracer le Jardin de la Préfecture où la statue dite du Rapt sera installé. Mais ceci est une autre histoire...
Avec des cartes postales, vous pouvez nous la narrer ! Et nous la publierons.

1910

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